L’hiver est, où je vis, une saison grise, froide et pluvieuse.
Les nuages gris avaient envahi le ciel depuis l’aube, annonçant encore une journée de pluie incessante. Les gouttes tombaient en un doux murmure, comme si la nature elle-même chuchotait des secrets à ceux qui prenaient le temps de l’écouter. Il est difficile de trouver le goût, l’envie et la motivation pour sortir. Mais en ce mois de février, la nature se réveille, et la pluie métamorphose subtilement les couleurs des premiers signes printaniers.
Je suis donc sortie à l’aventure dans mon jardin, sous le froid rideau de pluie.
Je me suis approchée du parterre de perce-neige, leurs clochettes délicates s’inclinant sous le poids des gouttes d’eau. C’était comme si chaque fleur abritait un petit secret, un monde enchanté où les fées dansaient à l’abri des regards indiscrets, protégées par un parapluie de pétales. Je me suis agenouillée, mon appareil photo essayant de capturer les détails, les éclats de lumière filtrant à travers les feuillages.
Plus loin, parmi les pensées aux couleurs vives, j’ai cru entrevoir des ombres fugitives, comme si les fées se cachaient derrière les pétales, jouant à cache-cache avec le vent et la pluie. J’ai souri, imaginant leurs rires cristallins mêlés au doux bruit de la pluie sur les feuilles.
Le temps semblait suspendu alors que je m’attardais à chaque cliché, laissant mon esprit vagabonder dans ce monde enchanté. Les gouttes d’eau semblaient être des perles enfilées sur le branches des arbres.
Mon appareil photo capturait de plus en plus de subtilité de ce monde invisible, mes photos devenant de plus en plus abstraites.
Mais même les plus belles aventures ont une fin, et bientôt, le froid commença à se faire sentir. Il était temps de rentrer, de laisser mes souvenirs figés sur la pellicule m’accompagner dans la chaleur de mon chez-moi. Une fois à l’abri, ma petite fée de 8ans eut une idée réconfortante : des biscuits frais, tout juste sortis du four, pour nous réchauffer en ce jour de pluie.
Nous avons attaché nos tabliers et mélangé farine, beurre et sucre avec attention, laissant le parfum réconfortant de la cannelle envahir la cuisine. Les gestes répétitifs apaisaient mon esprit tandis que les biscuits prenaient forme, petits cercles dorés prêts à répandre la chaleur dans chaque bouchée.
Pendant qu’ils cuisaient et qu’une gourmande léchait le bol (le meilleur quand on fait de la pâtisserie!) je me suis installée près de la fenêtre, observant la pluie qui continuait de tomber. Bientôt, nos biscuits furent prêts, leur parfum enivrant emplissant la pièce.
Nous les avons dégustés avec délice, chaque bouchée apportant du réconfort dans cette journée grise. Et alors que je savourais leur douceur, j’ai réalisé que même sous la pluie, il y avait toujours de la beauté à découvrir, des petits bonheurs simples à savourer, comme le doux plaisir de faire des biscuits avec une Chouchou pour se réchauffer le cœur, et l’émerveillement de capturer l’esprit des fées cachées sous les perce-neige et les pensées du jardin.