Faire venir le printemps
Faire venir le printemps

Faire venir le printemps

branches de forsythia dans un vase
Le printemps.

J’ai hâte.

J’ai envie de sentir le soleil sur mon visage et le vent encore un peu frais, de respirer l’odeur printanière de la nature, j’ai envie de voir le vert tendre des bourgeons, j’ai envie d’entendre le blablatage des oiseaux, j’ai envie de manger sur la terrasse à midi, j’ai envie de laisser bébé faire une sieste dehors, j’ai envie de boire une tasse de thé au jardin…. 

Il me faut prendre mon mal en patience encore quelques semaines. Mais pour lutter contre la grisaille et la morosité de ce mois de février, j’ai pour habitude de couper au jardin quelques branches de forsythia et de les mettre bien au chaud, dans la maison. Alors commence une série de petits bonheurs : regarder grandir jours après jours les bourgeons et surtout voir fleurir dans ma maison, des dizaines de petits soleils jaunes! Rien de tel pour mon moral. 

Mon attitude colle bien à mon nouveau chemin de vie, que j’ai emprunté au mois de janvier dernier : la slow life. Il est vrai que je débute dans cette philosophie mais je ne suis pas tout à fait une néophyte. J’ai avec moi une quinzaine d’années de pratique de yoga, qui m’a déjà permis de grandement lâcher-prise sur certaines choses. Et comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir, je pratiquais la slow-food sans le savoir, en achetant des produits locaux, en préparant plein de conserves, confitures et biscuits maison, en mangeant les légumes de mon jardin et en variant mes menus selon les saisons. 

Ce n’est pas facile d’aller à contre-courant : dire non, je ne regarde pas Facebook et donc je n’ai pas vu ta vidéo, non je n’ai pas envie d’aller faire les soldes car je n’ai, au fond, besoin de rien, ce n’est pas facile de dire aux enfants d’éteindre leurs jeux vidéo pour aller jouer dehors ou lire. Il y a des jours où j’ai l’impression d’être une extra-terrestre. D’aller à contre courant. Alors quand je suis tombée – par hasard ? – sur des articles parlant de ce mouvement, je me suis dit, ma vieille t’es pas toute seule ! 

Mais j’ai décidé d’aller un pas plus loin dans la démarche. Je suis encore dans une phase d’informations préliminaires. Mais je sais déjà qu’il est difficile de renoncer à être une superwoman dans notre monde de performance. Alors, je me cache, je n’ose pas encore affirmer mes convictions. 

Cela viendra, avec le temps. 

Comme avec le temps, mes petits forsythia vont fleurir. 

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