Je mange tout ce que je veux, biscuits, glaces, lasagnes, frites mayo …
Je mange tout ce que je veux, à une seule condition, que je l’aie cuisiné moi-même.
Cela paraît simple et un peu fou à la fois, à notre époque, tout cuisiner soi-même, ou presque.
Je n’achète donc pas de plat préparé ou surgelé cela va de soi ; mais cette démarche va beaucoup plus loin. Cela veut dire qu’il n’y a pas de pot de mayonnaise dans mon frigo, pas de paquets de biscuits dans mes armoires, ni de glaces au congélateur. Chez nous, vous ne trouverez pas non plus de confitures industrielles, de sirop de grenadine, de pot de compote, de petit plats pour bébé, de pot de choco commençant par N, de pizza surgelées, de pâtisseries et autres aliments industriels.
Mon but n’est pas de tout faire faire moi même. J’achète du pain à la boulangerie et je n’élève pas encore des brebis pour faire mon fromage ou un cochon pour faire mon jambon ! Mon but est de ne plus manger d’aliment issus de l’industrie alimentaire. Enfin, essayer …
Ce n’est pas facile d’aller à contre courant, surtout avec des enfants. Il faut leur expliquer pourquoi on achète plus de biscuits. Et que quand je n’en ai pas fait, il n’y en a pas pour le goûter. Pourquoi il n’y a pas de glaçons aux fruits en été sauf si j’en ai fait. Pourquoi je n’ achète pas de berlingot de jus mais des bouteilles de jus de pommes produit à quelques centaines de mètres de chez nous, avec les pommes du village. Pourquoi, quand mes filles ont dévoré toute ma réserve de confiture à la fraise, il n’y en a plus jusqu’à la prochaine saison.
Il s’agit de consommer moins, de réduire par la même occasion le volume de nos poubelles et donc notre impact sur notre planète. C’est en expliquant aux enfants – et en leur montrant – le sur-emballage des paquets de biscuits que j’ai réussi à les convaincre de me suivre dans ma démarche avec enthousiasme.
Il faut apprendre aux enfants, et à moi aussi, la patience, le goût du travail bien fait, leur apprendre que derrière chaque aliment préparé il y a une action, quelqu’un qui a pris du temps pour sélectionner des ingrédients de qualité, en fonction des saisons, qui a pris du temps pour choisir ou imaginer une recette, du temps pour cuisiner.
Il s’agit de retrouver, et de partager avec mes filles, les fruits de saison, de prendre le temps de cueillir des mûres en été et de savourer un biscuit roulé à la confiture de mûres par une froide journée d’hiver, telle une madeleine de Proust d’une journée estivale familiale.
J’ai aussi décidé de remettre en état notre potager, trop négligé ces dernières années. Je n’ai pas spécialement la main verte mais j’arrive à faire pousser des radis, des bettes, de la roquette et des courgettes. En effet, lorsque je regarde des reportages sur la cuisine des grands chefs étoilés, ce qui me frappe toujours le plus c’est le soin qu’ils mettent à choisir leurs produits. Ils sélectionnent toujours les meilleurs viandes ou poissons, il y en a même qui font pousser leurs propres légumes pour les cuisiner et les servir dans leur restaurant ! Je tente de profiter pleinement des avantages de ma vie à la campagne, en cultivant mon jardin et aussi en récoltant ce que la nature nous offre: des orties pour faire une soupe ou encore des fleurs de sureau pour fabriquer un délicieux sirop fait-maison.
Tout ceci bien sûr est un chemin, et tout ne va pas se faire du jour au lendemain.
C’est le chemin alimentaire que j’ai décidé de suivre, comme d’autres choisissent de devenir végétariens. Et je ne prétends pas non plus être parfaite et ne plus acheter jamais acheter de biscuits ou de pizza surgelées, je vais juste faire de mon mieux.
Cette démarche s’inscrit également dans mon envie grandissante d’avoir une vie simple. Simple mais pas sans confort. Je n’ai pas la télé mais je ne saurais me passer d’Internet, j’ai juste quatre paires de chaussures, je ne suis pas la mode, mais j’ai réussi à acquérir un luxe rare à notre époque : du temps. Du temps pour cuisiner bien sûr, mais aussi pour faire pousser nos légumes, cueillir des fruits, faire des confitures et des crêpes. Mais à la maison, on prend aussi le temps (ou tout du moins on essaie) de partager toutes ces choses que j’ai préparé, du temps ensemble autour d’un belle grande table.
Je mange donc tout ce que je veux, et des fois, je vous jure, j’ai vraiment envie d’aller au supermarché remplir le caddie de produits tout prêts. Mais je m’accroche à mon mantra, à mon choix.
Je partage mes expériences avec vous sur ce blog, alors êtes vous prêts à me suivre dans cette aventure ?